Célébration.

Sujet: Célébration. Sam 21 Jan 2012 - 21:07

Ce domaine... ces collines, chacune des parcelles de terres qui jonchent à mes pieds me paraissent n'être qu'illusion.
Tels des souvenirs, d'une vie antérieure, qui se frayeraient laborieusement un chemin dans les méandres de mon esprit pour y raviver une flamme qui jamais ne s'est éteinte.

Voilà plusieurs années que je ne m'étais plus rendu en ces lieux.
Lieux dans lesquels j'avais pourtant passer une partie conséquente, riche, tant en plaisir qu'en émotion.
J'y avais en effet côtoyé bon nombre de femmes, certaines que j'ai aimé, d'autre détesté.

Ayame...
Comment résumer l'existence de cette perle unique, aussi sublime que rayonnante qui a fait chavirer le coeur de nombre d'hommes qui croisèrent sa route. -le mien y compris-

Niwema...
Jeune féline, intrépide et torturée, mais aussi tellement attachante.
La seule qu'aujourd'hui encore, je considère comme ma seule famille.

Oh oui, je vous ai aimé, différemment certes mais de manière incommensurable.

....

J'observais, statique, la citadelle qui se dressait sous mes yeux.
Sur un panneau, non-loin, on pouvait lire :
"Entrer dans l'antre des voleuses de coeurs.. femmes prenez place, mâles prenez garde."

Un sourire se glissa sur mes lèvres, mâles, voilà un qualificatif singulier qui sonnait si bien dans la bouche de ces voleuses.
Une pointe de nostalgie me pris au tripes, trop de souvenirs se bousculaient en moi.

Sujet: Re: Célébration. Lun 23 Jan 2012 - 6:27

Je ne suis pas morte. C'est la souffrance qui me le rappel. Pourtant je suis bien tombée de cette falaise. J'ai abandonnée la vie. Mais je suis toujours là. Qu'est-ce donc qui me retient encore à ce monde ? Est-ce ces ailes qui m'ont ramené, finalement, jusqu'à ma citadelle ? Aurais-je encore l'audace d'avoir de l'espoir. Impossible.

Alors je suis un fantôme ? Non, je saigne. Les ailes, elles, ne sont plus là. Il reste sur mon dos deux cicatrices, empreintes de leur passage. Je suis si fatiguée que la mort se refuse à moi, si lasse de devoir encore faire semblant de croire qu'il y a une bonne raison à cela.

Je prend la poussière, allongée pour des siècles sur un lit qui ne me voit pas vieillir. Mes cheveux sont toujours lilas, mes yeux ont un peu viré au sanguin mais tout de moi est resté figé dans le passé. À jamais une enfant mais, habitée d'idées sombres, d'attentes insatisfaites, de solitude. Je descend, mes pieds nus ne ressentent plus la morsure du froid des larges dalles de marbres du rez-de-chaussé, ma queue féline frôle le sol sans enthousiasme, je me sers un verre d'eau, le lait a tourné.

Mes oreilles se redressent. Dans l'entrebâillement de la porte, la brise s'infiltre, amène jusqu'à moi un parfum familier. Le verre se brise alors que je cours jusqu'à la porte et la pousse à deux mains. Cela fait si longtemps.. je crois bien que j'ai peur. Qu'il ne soit qu'une illusion. Sur le pas de la porte, je reste figée. Il est bien là. C'est certain.

Doucement un sourire nait, timide mais tenace. Je suis surprise du bonheur qui m'envahit. Le sourire s'élargit.

- Bienvenue, Tonton.